The time of freedom
L’élection démocratique de Nelson Mandela à la présidence en 1994 et l’abolition de l’apartheid ont donné à l’Afrique du Sud une incroyable énergie et un immense espoir pour l’avenir. L’avenir pour l’Afrique du Sud, c’est aujourd’hui. La société sud-africaine ne cesse d’avancer, de progresser et l’économie sud-africaine ne cesse d’émerger. Cette évolution est le fruit de quinze années d’effort pour faire de ce pays déchiré, une société unie, et pour rendre aux natifs sud-africains, leurs droits, rétablir un juste équilibre. En effet, depuis 1994, l'Afrique du Sud a opté pour un libéralisme économique tempéré par une forte implication de l'État afin de réguler l'économie, de modifier la répartition inégalitaire des richesses et d'assurer une meilleure protection des catégories sociales historiquement et économiquement les plus défavorisées.
A Robben Island, prison exclusivement réservé aux opposants politiques de l'apartheid. Cette ile est désormais le symbole de la lutte contre les discriminations. Ici, arrivée de prisonniers noirs sur l'ile. Deuxième site touristique le plus visité d’Afrique du Sud après le parc Kruger.
Nous l’avons vu, cette implication, cette discrimination positive est partout. Elle soutient au même titre les personnes noires et les femmes. Ce BEE (black economic empowerment) suscite un espoir mais aussi des critiques. Pour certains c’est un apartheid inversé, d’autre l’assume et s’en réclame même.
Un des combats primordiaux pour le rétablissement de l’égalité entre chaque individu sud-africain, a été et est encore, l’accession pour les personnes noires à la propriété foncière. En effet, malgré la chute de l’apartheid, la plupart des moyens de production et les terres, appartiennent à la minorité blanche. Or, doucement, la société progresse. Dans des secteurs traditionnels, nous constatons que des personnes noires parviennent à percer, c’est le cas de la viticulture. Il s’agissait là de la théorie. Nous avons constaté une toute autre réalité. L’Afrique du sud est un pays capitaliste, l’argent, l’économie de marché est un moteur bien plus fort que la lutte des droits fondamentaux, que les concepts humanistes. Les implications sont ne sont pas seulement sociales, il s’agit d’une stratégie politico-économique.
Le sujet de l’étude que nous souhaitions mener : les premières exploitations viticoles sud-africaines appartenant à des personnes noires a muté. Il est devenu, « la présence des personnes noires dans l’économie du vin ». La volonté de voir des dizaines d’exploitations gérées par les Noirs n’a été qu’un espoir bien vite éteint. Arrivés à Stellenbosch, la ville la plus célèbre du vin sud-africain, nous nous sommes vite rendu compte que ce que l’on pensait être déjà une réalité, des noirs faisant du vin, était bien loin de ce que pouvions croire. Ce fut d’abord une déception, une inquiétude. Puis très vite nous avons vu que cette situation ne faisait que donner plus d’intérêt à notre recherche. En effet, les exploitations « noires » étaient à un stade bien moins avancé que prévu, mais le train de l’évolution est bien en route. Nous avons vu que tous les instruments pour que cette réalité soit effective, sont mis en place et que donc, dans un avenir proche, ou plus lointain, ce à quoi nous nous attendions, arrivera. Ce sujet est donc bel et bien précurseur.